IX. Abteilung: Die Rechtsquellen des Kantons Freiburg, Erster Teil: Stadtrechte, Zweite Reihe: Das Recht der Stadt Freiburg,
Band 8: Freiburger Hexenprozesse 15.–18. JahrhundertRita Binz-WohlhauserLionel DortheRita Binz-WohlhauserLionel DortheRita Binz-WohlhauserLionel DortheSSRQ-SDS-FDSAttribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0)Sammlung Schweizerischer RechtsquellenRechtsquellenstiftung des Schweizerischen JuristenvereinsHerausgeberschaftSSRQ-FR-I_2_8-158.2-1Staatsarchiv FreiburgArchives de l’État de FribourgStAFR, Thurnrodel 15, S. 256–260AEF, Thurnrodel 15, p. 256–260
Claude Bernard – Verhör
Claude Bernard – Interrogatoire
Papier
Thurn, den 29tenaugusti1651H großgroßweibelGemeint ist Franz Peter Vonderweid.H oberster von Perroman, h burgermeisterGottrauwH Wildt, h Werli, h Amman, hauptmann von Affri
Ce passage concerne le procès mené contre Anni Waeber-Schueller. Voir SSRQ FR I/2/8 157.2-1.
IbidemGemeint ist der Böse Turm., praesentibus iisdem dominis et eadem die
Claude Bernard, natif de La Petite Coste pas loing de La
Cluse, examiné par messrsmessieurs du droict sur faict de sorcellerie, ast
voluntairement, et sans aucune torture, confessé d’avoir
prins, il y ast un an et demy, la routte de ce pays pour y mandier le pain que, manque de bien, il ne pouvoit avoir dans sa
patrie. Passant donc un jour par St EmphorinL’identification du lieu est incertaine, mais selon les autres mentions de lieux
faites dans le procès (La Tour-de-Peilz, Vevey, Attalens), il faut privilégier la
provenance lémanique., un homme nommé
Andrey, avec un visage noir, des pieds aussinoirs et ronds, habillé
d’un gros drap, aussi noir, et du tout difforme, luy comparust aupres d’une riviere, et ensemble demandant s’il ne se vouloit donner à luy. A quoy ledict Claude, tout effrayé qu’il estoit, pour
un coup respondit que non, mais enfin contrainct tant la rigueurpar la gresle des pierres qu’il luy jettast après, que par le
moyen d’autres menaces, condescendit à sa volunté, etaccomplit la requeste qu’il luy fist de renierincontinent le Seigneur
des catholiques, et le receut pour son maistre.Bien tost
après, et dans ce mesme lieu, ledit Andreyluy enseignast la façon de
produire la gresle, ce qu’ilealors effectivement il esppesprovastdans ladicte riviere. Luy donna certaine graisse, noire et
puante, dans une meschante boite, avec commandement de la
employer à la perdition det mort des hommes, aussi bien que des
bestes ; semblablement certaine grainette pour tuer les
poulles et les gellines. Et enfin l’apprist à voler par l’air,
ce qu’il luy fist experimenter, car l’ayant quelques foys despouillé de ses habits, luy adjoustast des ailes, avec lesquelles,
ilse croyant estre un corbeau, voletoit quelques pas
loing, ce pendant que son maistre tenoit ses habits.Plus ast
il recognu avoir essayé la vertu de sadicte graisse dans ledit
St Emphorin, auà un petit garçon, pas si grand que luy, nommé
Jacque, et vestu d’un haut de chausses, lequel l’ayant
irrité devant la maison, qui est au dessus de celle du sieur
ministre dudit lieu, luy menast sa main engraissée par son visage, disant : Jacque, Jacque ! Et bien tost après Jaque mourust.
Item d’avoir fait perir audit ministre, avec dicte grainette,
quatre gelines, qui picquotoyenterent lesdits grains devant la maison.Item d’estre venu par dessus Vivey à Attalens, ou ayil dormist une nuict dans la grange d’un presteprestre, auquel, pour
vengeance de ce qu’il ne luy vouloit permetre, ny du feufeu pour s’eschauffer, ny de la paile pour se coucher, et
que mesmement il l’avoit souffleté, fist mourir cinq gelinesd’Attalens à Bossonens, de Bossonens à Granges, ou il
sejournast l’hyver passé, et y oinist la porte du granger du sieur banLe haut de la page est déchiré.neret de Cherdonaavecde sa graisse, et par ainsi fist mourir un garçon,
qui ouvrist ladicte porte. Item d’avoir faict le mesme à Palesiu, deça deCe passage semble effacé à la suite d’un dommage causé par l’humidité.Cherdonna, asçavoir d’avoir frotté des portes sans qu’enaprès il aitdeclaré les effects qui en sont survernus. Il ast aussi enarrésoustenuavoir
expedié audict Palesiu et fait passer de vie à trespas, par sa graisse,
un genonjeusne garçon, grand come luy, appellé Pierre, qui par advanture le fist tomber d’un cheval dans un ruisseau, par lequel il le vouloit passer. Plus de s’estre acheminé à Corsalet, petit village pres dudict
Attallens, auquel lieu il coucha dches la plus pauvre maison et y tuast,
en façon que dessus, six gellines, que les habpaysans croyoient devoreés
par la fuina (comme il disoit). De Corsalet à Oron, de la à Promasens,
ou il fist aussi perir sept poules. De Promasens, ayant passé par
MouldonetLussensse transs’avoirestre transporté à Villaret, ou il se
trouva le jour de Pasques et y fist perir huict poulles, etneuf à
ConchetL’identification du lieu est incertaine. Il pourrait s’agir de Cousset., pas loing de Montagnier, six audict Montagnier, et cinq
au Montagnier dessusL’identification du lieu est incertaine. Il pourrait s’agir de Sur Montagny., ou son maistre particulierement luy
commandat d’inficierà la premiere maison des vaches et chevaulx,
que pourtant il ne put effectuer.Il ast encore dit d’avoir
infecté avec sa grainette à L’Eschelle, ches le gouverneur,
quatre gelines, au Craudeuxtroiset à Messiry quatre. D’ou
estre allé à Grolley, ou il tuast assi quatre poulles à la maison
qui est devant celle de la cure, ou avec son haleine il envenimast aussi un garçonavec son haleine devant demy an un garçon, dict Jean,
un peu plus haut que luy, et dans luy fist
rendre l’ame devant la maison. La methode d’inficier avec la
seule haleine estoit telle : son maistre luy donnast une particule
de certaine racine dans la bouete, et aussitost qu’il souffloit, le
souffle ne pouvoit manquer de maleficier celuy qui l’avoit receu.
Un mesme meurtre ast il commis par son souffle à Belfot, à l’encontre d’un garçon
qui trespassat, aussi bien que celuy de Grolley.Ledict detenu
ast encore confessé que, venant dudit Belfot (ou il ast aussi
fait mourir neuf gelines), il se retirat enfin devant demie annéeà Frybourg, ou, au premier abord, il ha logé dans hospital sur
les places, et de la est descendu dans la Neufve Ville, ches monsieur Gribolet. Item qu’il ast fait moperir quatre gelines dela
du pont, au dessus d’un faure. Que Andrey, son maistre, l’ast sorti d’uneune bosse,
et mené, ou porté par les bras, plus que douze foys à la secte dans
un petit coin es Rames, ou il vist son dit maistre qui dansoit
jouoittantost jouoit de la flute, et tantost d’un violon, tantost aussi battoit le tambour, et ainsi animoit toute la compagnie (qui estoit
pour le moins de douzes, à luy incognues persones), à la refrejouissance.
Il y remarquast quatre berceauxenfansdanscouchés dansdes berçaux et posés au milieu de la ronde des saultans, et
du feu tout noir et bienpoint amiable. Le mesme Andreyl’ast
encore porté (et raporté aussi) loing hors de la
Porte de Bourguillon, et l’ayant mis dans des buissons, il y
vist plus que douze persones en mesme train et besogne
qu’es Rames, portantes des chappeaux noirs et semblables
à ceulx que portent les paysans.Enfin il ha recognu que
Andrey, son maistre, luy est comparu sur Jaquemard en mesme
forme que les autres foys, luy demandant qu’il y faisoit,
et ayant le detenu donné pour response, qu’il faisoit ce que
il avoit à faire, le maling disparut. Sur ce luy fust cherchée la marque diabolique, toutes foys pas trouvée ; vray est
il, que la visite n’en ast pas esté faicte qu’aux seules espaules.